21. Bernard RICAUD
Bonjour, En URGENCE, en 2020 les Chinois ont construit un hôpital de 1000 lits en moins de 1 mois!
En URGENCE, en 2023 en Europe pour construire une usine de dépollution PET, il nous faut 36 mois!
Bonjour, En URGENCE, en 2020 les Chinois ont construit un hôpital de 1000 lits en moins de 1 mois!
En URGENCE, en 2023 en Europe pour construire une usine de dépollution PET, il nous faut 36 mois!
Quels avantages sont avancés pour le recyclage chimique par rapport au recyclage thermique? Y a-t-il un risque de concurrence avec le système de recyclage déjà en place ? Comment allez-vous assurer la non-concurrence avec le recyclage mécanique ?
Comment assurer une réelle priorité au recyclage mécanique alors que déja 70% des besoins en capacité de traitement peuvent être assurés par le recyclage chimique ? (en prenant les chiffres les plus positifs concernant les capacités de l’usine de préparation du plastique, c’est-à-dire 100 000 tonnes en tant qu’intrants purs pour le procédé, ce qui signifie des intrants sur le site plus haut car il y a toujours des pertes dans le tri).
Réponse :
Bonjour Madame, nous vous remercions pour votre question.
Il existe aujourd’hui différentes technologies de recyclage du plastique PET, qu’il s’agisse du recyclage mécanique, du recyclage chimique par solvolyse (méthanolyse, glycolyse, hydrolyse…) ou encore du recyclage chimique par conversion thermique (cf. Fiche thématique : Les différentes technologies de recyclage du plastique www.concertation-projet-parkes.fr/wp-content/uploads/2023/10/Les-differentes-technologies-de-recyclage-du-plastique.pdf).
Le recyclage mécanique, qui est la principale technique utilisée aujourd’hui pour le plastique PET, consiste en un broyage et une refonte de la matière utilisée dans le but de l’utiliser à nouveau. Si cette technologie est fiable et efficace pour un certain nombre de plastiques, elle connait aujourd’hui plusieurs limites : elle ne permet pas de séparer les polymères de leurs additifs, elle peut s’accompagner d’une dégradation du matériau d’origine à chaque cycle de recyclage, et enfin elle ne peut s’appliquer à certains plastiques particulièrement complexes.
En complément du recyclage mécanique, d’autres technologies de recyclage moléculaire sont développées, à l’exemple de la technologie Infinite Loop, qui est une technologie de recyclage par méthanolyse, à basse température (80°C) et sans pression. Cette technologie permet d’obtenir une haute pureté de monomère avec un très bon rendement. Elle offre ainsi plusieurs avantages :
La segmentation de marché entre le PET mécanique et le PET chimique sera probablement réalisée sur des bases de marché, en fonction de l’offre, de la demande et des prix. Le prix du PET recyclé (rPET) chimique sera sûrement plus élevé que le rPET mécanique mais sa qualité sera meilleure puisque équivalente au PET vierge. En fonction de leur stratégie, de leurs besoins, de leur cahier des charges et de leur positionnement sur le marché, les metteurs sur le marché pourront n’utiliser que du rPET recyclé mécaniquement, ou un mélange des deux. Quoi qu’il en soit, l’objectif de l’usine n’est pas de concurrencer le rPET mécanique, mais de concurrencer le PET vierge et d’éviter ainsi l’extraction de pétrole pour fabriquer de nouveaux plastiques.
Le projet PARKES prévoit la préparation annuelle de 145 000 tonnes de déchets plastiques issus de différentes sources de déchets (phase 1), pour alimenter plusieurs process de recyclage moléculaire et mécanique. Le plastique PET contenu dans ces déchets servira à alimenter l’usine de recyclage par dépolymérisation (étape 2), qui permettra la production de 70 000 tonnes/an de PET recyclé. Les autres plastiques (PE/PP/PS, PVC, PEBD, autres) seront eux dirigés vers d’autres sites de recyclage mécanique ou chimique. Le recyclage réalisé en phase 2 est bien un recyclage complémentaire au recyclage mécanique, qui doit rester la priorité pour les plastiques que l’on sait déjà recycler et vers lequel seront dirigés les autres déchets plastiques préparés en phase 1.
Bonjour,
Puisque c’est un consortium, quel est le rôle de chacun dans ce projet et comment répartissent-ils l’engagement financier du projet ? L’entreprise SK GeoCentric est spécialisée dans la production de olefins (polypropylene et polyethylene) dont le PET peut être caractérisé comme un sous-produit. Or généralement, les producteurs de polyolefins poussent davantage pour les processus tels que la pyrolyse et la gasification. La présence d’une telle entreprise dans le projet me questionne sur deux points:
les déchets du processus vont-ils être envoyés en incinération ou dans un futur site de pyrolysis/gasification? A ma connaissance il n’y a pas de tel projet sur cette partie du territoire français.
Est-ce que ce site ne pourrait pas servir de base de pré-traitement des déchets pour avoir des intrants similaires pour d’autres sites de ce groupe?
Réponse :
Bonjour Monsieur, nous vous remercions pour votre question.
Le projet PARKES serait financé à parts égales par les trois entreprises portant le projet, SUEZ RV France, Loop Industries et SK Geo Centric :
Les « coproduits » de la préparation des déchets pour Parkes (par exemple, les opercules des barquettes de jambon) seront recyclés mécaniquement si la qualité obtenue le permet. Si ce n’est pas le cas, ils pourraient en effet être orientés vers des process de pyrolyse. Il n’y a à ce jour pas de projet annoncé dans la région Grand Est, mais il y en a un prévu en région parisienne et un autre en Normandie, et d’autres pourraient voir le jour dans les années à venir.
Le principe de l’unité de préparation des déchets plastiques du projet PARKES est d’optimiser le recyclage, et d’adapter les process en fonction des cahiers des charges des besoins finaux. Cette unité de préparation pourrait ainsi être utilisée comme base de pré-traitement pour SK Geo Centric, sous réserve que la société développe des projets pouvant utiliser les plastiques préparés.
Ce projet me semble particulièrement pertinent dans le contexte du moment. Il traite un process moderne respectueux de l’environnement et des riverains.
Sous l’angle environnemental, il a pour vocation de contribuer aux objectifs européens, nationaux et régionaux en matière de gestion des déchets et d’économie circulaire.
La région a besoin de projets, en particulier de projets industriels qui contribuent, même faiblement, mais toujours de façon positive à l’emploi local durable. Il contribuera à l’autonomie de la Région Grand Est pour la gestion de ses déchets.
À noter également que ce projet d’économie circulaire PARKES, nécessaire au développement et à la pérennisation du tissu industriel, participera à la revalorisation des friches industrielles du territoire et à la réduction de la consommation d’énergie fossile. La préservation durable de notre environnement et la réduction de notre emprunte CO2 est une chance pour Saint-Avold.
Ci-joint la carte de représentation de nos attentes en termes de biodiversité, paysage et histoire sur le site.
(Document joint via ce lien)
Le schéma ci-dessus représente la zone matérialisant initialement le point bas des écoulements naturels du secteur. Il est aujourd’hui détruit et occupé par l’ovoïde nord qui collecte encore des effluents j’imagine (hors normes ?).
Nous souhaitons que la zone en bleu sur le schéma constitue une zone d’évitement/réduction des impacts sur l’environnement.
Elle sera favorable à la biodiversité, et pourra constituer un corridor paysager et de déplacement de la faune (tvb).
Restant à votre disposition pour échanger sur ce sujet.
JB Lusson
Association GECNAL Warndt Pays de Nied
Je m’étonne des valeurs de consommation d’eau. Pour la phase de tri des 145 kt/an la consommation serait de 100 000 à 200 000 m3/an. Pour la phase de recyclage et production de 70000 t/an, la consommation monte à 840 000 m3/an. En supposant que cette consommation soit liée à du refroidissement – pertes par évaporation – j’arrive à une consommation énergétique bien plus élevée que celle annoncée (50 MW). Le procédé de dépolymérisation – repolymérisation est décrit comme étant en absence d’eau, donc la consommation d’eau pour la phase de recyclage semble élevée. Par contre pour la phase de tri, qui nécessite un lavage des déchets elle semble faible. Ces eaux de lavage seront chargées en composés organiques. Par conséquent la DCO sera élevée, mais je n’ai pas trouvé comment seront traitées ces eaux usées. Je n’ai vu que le traitement des eaux de pluie. Merci d’apporter des précisions sur le traitement de l’eau et les origines des consommations.
Réponse :
Bonjour Monsieur, nous vous remercions pour votre question.
Les consommations en eau indiquées dans le dossier de concertation sont des estimations préliminaires, qui vont être affinées dans le cadre de la rédaction du DDAE et des études de process détaillées.
Une unité de traitement des eaux sera intégrée à l’usine de préparation, afin de recycler au maximum les eaux de process, en traitant notamment la charge organique (DCO).
Pour maintenir une qualité de l’eau de refroidissement conforme aux exigences de l’usine de recyclage chimique, un flux de purge de cette eau sera prévu. Cela contribue également à la consommation totale d’eaux de l’usine de recyclage chimique.
Le schéma directeur de gestion des eaux process est en cours d’étude et sera présenté dans l’étude d’impact des DDAE.
Avez-vous estimé et comparé la création d’emplois générée par la création de cette usine en comparaison aux créations d’emplois qui pourraient être générées par des actions de prévention des déchets?
Réponse :
Bonjour Madame, nous vous remercions pour votre question.
Le projet PARKES a pour objectif de substituer les plastiques vierges pétro-sourcés par des plastiques recyclés afin d’éviter l’utilisation du pétrole dans ces applications. Il prévoit la création de plus de 200 emplois directs pendant la phase d’exploitation et de 1000 à 1200 emplois induits (logistique, approvisionnement énergétique, accueil et hébergement des nouveaux salariés…).
Il s’inscrit dans la hiérarchie des modes de traitement, selon laquelle la priorité reste d’éviter la production des déchets, par des mesures de prévention, puis leur réutilisation quand cela est possible, puis le recyclage.
Le projet PARKES ne vise donc pas à se substituer aux politiques de prévention ou de réutilisation des déchets, mais à apporter une solution de recyclage complémentaire pour un certain type de déchets. La prévention des déchets relève des pouvoirs publics et des éco-organismes agréés, des entreprises mettant sur le marché des plastiques et des consommateurs. Il est ainsi complémentaire aux actions de prévention qui sont menées, mais n’a pas vocation à s’y substituer.
Par ailleurs, dans son rapport « Perspectives mondiales des plastiques » publié en 2022, l’OCDE prévoit une augmentation des déchets plastiques sur tous les continents d’ici 2060, dont une multiplication par 2 en Europe, et ce malgré toutes les actions de prévention.
Avis favorable car l’activité permettant la valorisation de déchets, d’où moins de gaspillage. Projet en faveur du développement de l’économie verte, produisant des effets positifs sur l’économie et l’emploi. Projet parfaitement en phase avec les enjeux de transition écologique.
Quels types de plastique ou d’objets entreront dans l’usine? D’où viendra-t-il?
Quel est le bilan énergétique du processus et comment sera-t-il mesuré et suivi ? Quel est le bilan carbone et comment sera-t-il contrôlé ? Quelles sont les émissions prévues et comment seront-elles contrôlées et déclarées ?
Réponse :
Bonjour Madame, nous vous remercions pour votre question.
Le projet PARKES permettrait d’accueillir les déchets plastiques en provenance de la consommation des ménages ou des activités économiques, en vue de leur recyclage.
L’approvisionnement de l’usine serait assuré par des gisements prioritairement en proximité (Grand Est, Haut de France, Allemagne) et s’adresserait à des gisements européens non valorisés à date (2/3 des emballes plastiques n’étant aujourd’hui pas valorisés en Europe et seuls 25% du PET mis sur le marché en Europe sont aujourd’hui recyclés). A terme, la zone de chalandise du projet PARKES pourrait être limitée à un périmètre d’environ 250 km autour du site. Le marché n’étant aujourd’hui pas suffisamment structuré, il n’est cependant pas exclu d’aller récupérer le plastique un peu plus loin dans un premier temps, par exemple en Angleterre.
Le bilan énergétique de l’usine serait composé par ces différents apports :
Ces données seront ajustées suite aux études détaillées et seront disponibles lors de l’enquête publique. Le raccordement au réseau de gaz naturel est prévu pour secourir le besoin de chaleur par l’huile thermique, et un partenariat avec GazelEnergie prévoit l’utilisation majoritaire d’énergie décarbonée pour alimenter le projet Parkes.
Les indicateurs de suivi des consommations feront l’objet d’un bilan mensuel qui sera analysé afin d’optimiser ces consommations et les coûts associés
Plus largement, l’analyse de cycle de vie (ACV) du projet montre que la production et la valorisation de 70 000 tonnes de plastique PET recyclé émettrait 75 à 77 000 tonnes de CO2 équivalent/an, contre 360 000 tonnes/an si ce même PET était produit à base de pétrole comme c’est le cas aujourd’hui. Le projet PARKES permettrait donc une réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES).
Les données préliminaires utilisées pour établir l’ACV du projet seront mises à jour avec les données réelles d’exploitation après démarrage des installations. La mise à jour de ces études sera également suivie par l’ADEME, dans le cadre du soutien financier apporté au projet
En tant qu’Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE), le projet PARKES devra faire l’objet d’une autorisation environnementale délivrée par le préfet.
Dans le cadre de la préparation des dossiers de demande d’autorisation environnementale qui seront déposés par les maîtres d’ouvrage, une étude d’impact complète est en cours de réalisation sur la zone de sensibilité de l’installation. Il s’agit d’appréhender l’ensemble des potentiels impacts liés au projet (sur les populations et la santé humaine, sur l’air et le climat, sur la biodiversité, les paysages, etc.). L’ensemble de ces éléments seront consultables lors de la phase d’enquête publique, prévue en 2024.
L’étude d’impact définira des Valeurs Limites d’Émission (VLE) en concentrations et en flux pour l’ensemble des composés susceptibles d’être rejetés. La future exploitation devra donc respecter les objectifs règlementaires afin de maintenir la qualité du milieu naturel et à ne pas porter atteinte aux enjeux environnementaux (eau, air, sols, etc.). Des dispositifs seront mis en place sur les sites des deux usines afin de capter et traiter les émissions et autres composés issus de l’activité, comme un oxydateur thermique – dispositif permettant de détruire les Composés Organiques Volatils (COV) par la chaleur – ou un dispositif de brumisation industriel pour l’abatage des poussières.
En phase d’exploitation, le projet fera également l’objet d’un suivi rigoureux de ses émissions afin de prévenir tout potentiel impact sur l’environnement et la santé humaine, un arrêté préfectoral fixera les valeurs limites de rejets des installations et servira de référence pour les contrôles des installations.
Lors cette concertation préalable, un atelier thématique dédié aux enjeux environnementaux a été organisé le 10 octobre dernier. Nous vous invitons à consulter le compte-rendu de cette réunion, disponible sur le présent site internet : www.concertation-projet-parkes.fr/wp-content/uploads/2023/10/CR-atelier-Enjeux-environnementaux.pdf
Les brevets de Loop Industries décrivent l’utilisation d’un solvant chloré (toxique) pour le procédé de dissolution/solvolyse. Je n’en ai pas vu la mention dans les documents présentés. Citation du texte des brevets: « In some embodiments, the non-polar solvent is a chlorinated solvent. In some embodiments, the non-polar solvent is dichloromethane, dichloroethane, tetrachloroethane, chloroform, tetrachloromethane, trichloroethane, or a combinations thereof. »
Il semble que ce soit un élément essentiel du procédé (voir par exemple le brevet US9550713B1). Comment sera gérée la pollution qui en découlera ?
Réponse :
Bonjour Monsieur, nous vous remercions pour votre question.
Les observations que vous mentionnez sont exactes, cependant elles concernent la génération I de la technologie de Loop (dépolymérisation par hydrolyse).
Une motivation majeure pour améliorer le procédé de Loop était justement de pouvoir éviter d’utiliser des solvants chlorés.
La génération II de la technologie de Loop (dépolymérisation par méthanolyse), qui a été développée et testée depuis des années par Loop, s’est affranchie des solvants chlorés dans le processus de dépolymérisation et utilise seulement du méthanol comme solvant de réaction. C’est cette technologie qui va être mise en œuvre dans les usines commerciales.