Quels avantages sont avancés pour le recyclage chimique par rapport au recyclage thermique? Y a-t-il un risque de concurrence avec le système de recyclage déjà en place ? Comment allez-vous assurer la non-concurrence avec le recyclage mécanique ?
Comment assurer une réelle priorité au recyclage mécanique alors que déja 70% des besoins en capacité de traitement peuvent être assurés par le recyclage chimique ? (en prenant les chiffres les plus positifs concernant les capacités de l’usine de préparation du plastique, c’est-à-dire 100 000 tonnes en tant qu’intrants purs pour le procédé, ce qui signifie des intrants sur le site plus haut car il y a toujours des pertes dans le tri).

 

Réponse : 

Bonjour Madame, nous vous remercions pour votre question.

 

Il existe aujourd’hui différentes technologies de recyclage du plastique PET, qu’il s’agisse du recyclage mécanique, du recyclage chimique par solvolyse (méthanolyse, glycolyse, hydrolyse…) ou encore du recyclage chimique par conversion thermique (cf. Fiche thématique : Les différentes technologies de recyclage du plastique www.concertation-projet-parkes.fr/wp-content/uploads/2023/10/Les-differentes-technologies-de-recyclage-du-plastique.pdf).

Le recyclage mécanique, qui est la principale technique utilisée aujourd’hui pour le plastique PET, consiste en un broyage et une refonte de la matière utilisée dans le but de l’utiliser à nouveau. Si cette technologie est fiable et efficace pour un certain nombre de plastiques, elle connait aujourd’hui plusieurs limites : elle ne permet pas de séparer les polymères de leurs additifs, elle peut s’accompagner d’une dégradation du matériau d’origine à chaque cycle de recyclage, et enfin elle ne peut s’appliquer à certains plastiques particulièrement complexes.

En complément du recyclage mécanique, d’autres technologies de recyclage moléculaire sont développées, à l’exemple de la technologie Infinite Loop, qui est une technologie de recyclage par méthanolyse, à basse température (80°C) et sans pression. Cette technologie permet d’obtenir une haute pureté de monomère avec un très bon rendement. Elle offre ainsi plusieurs avantages :

 

  • Un recyclage de déchets plastiques PET qui ne peuvent aujourd’hui pas être recyclés
  • Un recyclage « à l’infini », sans dégradation de la qualité du plastique
  • Une production PET d’un haut degré de pureté, de qualité vierge, utilisable par exemple dans les emballages de qualité alimentaire
  • Une solution plus respectueuse de la planète, puisqu’elle nécessite peu d’énergie pour son fonctionnement et permet ainsi de réduire la consommation de gaz à effet de serre par rapport à la production initiale d’un plastique PET par procédé pétrochimique.

 

La segmentation de marché entre le PET mécanique et le PET chimique sera probablement réalisée sur des bases de marché, en fonction de l’offre, de la demande et des prix. Le prix du PET recyclé (rPET) chimique sera sûrement plus élevé que le rPET mécanique mais sa qualité sera meilleure puisque équivalente au PET vierge. En fonction de leur stratégie, de leurs besoins, de leur cahier des charges et de leur positionnement sur le marché, les metteurs sur le marché pourront n’utiliser que du rPET recyclé mécaniquement, ou un mélange des deux. Quoi qu’il en soit, l’objectif de l’usine n’est pas de concurrencer le rPET mécanique, mais de concurrencer le PET vierge et d’éviter ainsi l’extraction de pétrole pour fabriquer de nouveaux plastiques.

Le projet PARKES prévoit la préparation annuelle de 145 000 tonnes de déchets plastiques issus de différentes sources de déchets (phase 1), pour alimenter plusieurs process de recyclage moléculaire et mécanique. Le plastique PET contenu dans ces déchets servira à alimenter l’usine de recyclage par dépolymérisation (étape 2), qui permettra la production de 70 000 tonnes/an de PET recyclé. Les autres plastiques (PE/PP/PS, PVC, PEBD, autres) seront eux dirigés vers d’autres sites de recyclage mécanique ou chimique. Le recyclage réalisé en phase 2 est bien un recyclage complémentaire au recyclage mécanique, qui doit rester la priorité pour les plastiques que l’on sait déjà recycler et vers lequel seront dirigés les autres déchets plastiques préparés en phase 1.